NON AUX PARE-FEUX ET AUX PISTES AMENAGEES SUR LES CRETES

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Une observation attentive lors des incendies en 1990 a permis de douter de l'efficacité des pare feux et pistes. Les principes qui les inspirent ne paraissent pas convenir à la situation spécifique du Cap Corse...

En effet, pour le Nord du Cap Corse les données sont les suivantes :
1. Le relief est essentiellement constitué par une arête principale orientée Nord-Sud, décalée vers l'Ouest avec donc un versant Ouest plus abrupt que le versant Est et des points culminants dépassant les mille mètres. Partant de cette arête principale des arêtes transversales s'orientent en gros Est-Ouest et à partir de celles-ci, des arêtes secondaires reprennent la direction Nord-Sud. C'est dire l'extrême cloisonnement naturel et la multitude de petits vallons...
2. Le régime des pluies est surtout caractérisé par l'absence de pluies d'été, cette sécheresse prononcée est aggravée par des vents violents dont les plus fréquents viennent de l'Ouest et Sud-Ouest, soufflant de 150 à 200 km/h (Record en mars 94 : 251 km/h).
Les conditions de relief, la fréquence et la nature des vents font que les feux dévastateurs viennent du secteur Ouest et c'est le versant Est qui est ravagé par les incendies. Le principe de base admis par cette politique a été de débroussailler de larges bandes de terrain aux lieux de franchissement du feu et parallèlement de doubler les pare feu obtenus par des pistes en permettant l'accès.
Dans l'absolu, l'idée paraissait logique mais une reconnaissance poussée des zones brûlées par l'incendie de 90 a cruellement démontré que cette logique humaine ne résiste pas à l'épreuve du feu : les pistes et pare feu ont tous été franchis.
Alors, pour accroître le pouvoir d'arrêt de ces lignes de défense on en arriva à augmenter leur largeur et à remplacer le débroussaillement par un décapage extrême !
Les collectivités locales financèrent ces ouvrages de décapages des crêtes du Cap, assortissant ces saignées de pistes ouvertes à la libre circulation (malgré la réglementation stricte elles sont impunément fréquentées par des 4x4) :  désastre écologique et non-respect du propriétaire.
Sait-on que les crêtes du Cap Corse sont classées ZNIEFF, Zones Naturelles d'Intérêt Faunistique et Floristique et que la demande d'autorisation d'intervention sur les propriétés privées n'a jamais été faite ? En 1993, quelques propriétaires et protecteurs de la nature refusèrent ce désastre écologique au regard du piètre résultat... et du coût, honteusement dispendieux.
Depuis 2003, il semblerait que les collectivités locales ne s'ingénient plus à financer ces ouvrages de décapages des crêtes, mais les nouvelles orientations inquiètent...
L'écobuage contrôlé, revient en force, sous une nouvelle appellation : " le brûlage dirigé "